27 mars 2025 – Des responsables américains et ukrainiens se sont réunis dimanche en Arabie saoudite pour discuter d'un cessez-le-feu partiel dans le conflit en cours avec la Russie. Washington vise de « réels progrès », tandis que le Kremlin a averti que les négociations seraient difficiles et que la paix restait encore loin.
Le président américain Donald Trump plaide pour une résolution rapide de ce conflit qui dure depuis trois ans, espérant que les pourparlers de Riyad – où des responsables américains mènent des discussions techniques distinctes avec des délégations ukrainiennes et russes – pourraient aboutir à une avancée.
Malgré des propositions de cessez-le-feu temporaires différentes des deux parties, les hostilités persistent. Une frappe russe sur Kiev a fait trois morts civils dans la nuit, tandis que des attaques de drones ukrainiens ont fait deux morts en Russie, ont rapporté des responsables dimanche.
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Initialement prévues sous forme de réunions simultanées pour faciliter la diplomatie de la navette – permettant aux États-Unis de jouer un rôle de médiateur entre les délégations – les négociations se déroulent désormais de manière séquentielle.
La délégation ukrainienne, conduite par le ministre de la Défense Rustem Umerov, a rencontré des responsables américains à Riyad dimanche soir, a confirmé M. Umerov sur Facebook.
« L'ordre du jour comprend des propositions visant à protéger les infrastructures énergétiques et les installations critiques », a-t-il déclaré, ajoutant que les équipes s'attaquaient à de multiples défis techniques complexes.
Des négociations entre les États-Unis et la Russie sont prévues lundi.
L'envoyé de Trump, Steve Witkoff, s'est dit optimiste quant à la possibilité que tout accord conclu puisse aboutir à un cessez-le-feu « complet ».
« Je pense que nous allons constater de réels progrès en Arabie saoudite lundi, notamment concernant un cessez-le-feu en mer Noire pour le transport maritime entre les deux pays. À partir de là, cela pourrait naturellement évoluer vers un cessez-le-feu complet », a-t-il déclaré à Fox News.
Le Kremlin a toutefois minimisé la probabilité d'une résolution rapide, soulignant que les négociations n'en étaient qu'à leurs débuts.
« Nous n'en sommes qu'au début », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la télévision d'État russe.
Il a souligné de nombreuses « questions » et « détails » non résolus concernant la mise en œuvre d'un cessez-le-feu.
Le président russe Vladimir Poutine a rejeté une proposition conjointe américano-ukrainienne d'un cessez-le-feu immédiat de 30 jours, proposant à la place de suspendre les attaques uniquement contre les infrastructures énergétiques.
« Des négociations difficiles nous attendent », a déclaré Peskov dans une interview publiée sur les réseaux sociaux.
Mer Noire
Peskov a indiqué qu'un axe majeur des discussions entre la Russie et les États-Unis porterait sur la possible relance de l'accord céréalier de la mer Noire de 2022, qui a facilité le passage en toute sécurité des exportations agricoles ukrainiennes.
« Lundi, nous avons principalement l'intention de discuter de la proposition du président Poutine de rétablir l'initiative dite de la mer Noire, et nos négociateurs seront prêts à aborder les complexités qui y sont liées », a déclaré Peskov.
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Moscou s'est retiré de l'accord – négocié par la Turquie et les Nations Unies – en 2023, invoquant le manquement de l'Occident à ses engagements d'assouplir les restrictions sur les exportations agricoles russes.
Un haut responsable ukrainien avait précédemment déclaré à l'AFP que Kiev ferait pression pour un cessez-le-feu plus large, incluant des attaques contre les installations énergétiques, les infrastructures et les opérations navales.
À la veille des négociations, les deux parties ont mené des frappes de drones.
Des responsables ukrainiens ont rapporté qu'une attaque de drone russe à Kiev avait tué trois civils, dont une fillette de cinq ans et son père.
Des journalistes de l'AFP dans la capitale ont vu des secouristes porter secours aux blessés aux premières heures de dimanche, devant des immeubles résidentiels endommagés par la frappe.
Si les attaques à Kiev sont moins fréquentes que dans d'autres régions, elles constituent néanmoins une menace importante.
L'armée de l'air ukrainienne a indiqué que la Russie avait lancé 147 drones lors de sa dernière vague de frappes.
Mutuellement bénéfique
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les alliés de Kiev à exercer une pression accrue sur Moscou.
« De nouvelles mesures et une pression accrue sur la Russie sont nécessaires pour mettre fin à ces attaques et à cette guerre », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux dimanche.
La Russie, de son côté, a déclaré avoir repoussé près de 60 attaques de drones ukrainiens dans la nuit.
Des responsables ont signalé qu'un homme a été tué dans la région de Rostov, au sud de la Russie, lorsque son véhicule a été incendié par des débris de drone, tandis qu'une autre femme a péri dans la région frontalière de Belgorod lors d'une autre attaque de drone.
Par ailleurs, l'armée ukrainienne a annoncé la prise d'un petit village dans l'est de la région de Louhansk, marquant un rare succès sur le champ de bataille pour ses forces en difficulté.
Moscou s'engage dans les négociations avec l'Arabie saoudite dans un contexte de réchauffement des relations avec Washington sous Trump, renforçant la confiance du Kremlin.
Peskov a souligné dimanche le « potentiel de coopération mutuellement bénéfique entre nos pays dans divers domaines ».